Les étudiants en médecine franciliens seront choisis par tirage au sort

Voilà une nouvelle qui illustre la décadence de notre société française. Alors qu’il y a 4000 médecins qui peuvent commencer à exercer chaque année, le double, c’est à dire 8000 partent à la retraite dans le même laps de temps.

Et au lieu, d’augmenter les capacités de formation, on continue à réduire et désormais on se livre au hasard. Et continue à faire venir des médecins de Roumanie ou d’Espagne pas spécialement réputés pour leurs compétences. C’est à gerber !

MàJ du 5/5/2016

Gros rétropédalage mais je les soupçonne d’y avoir cru en pensant au vieil adage "plus c’est gros plus ça passe". Sauf que là c’était vraiment très gros. Bon au final, ça ne règle toujours pas le problème de la pénurie de médecin. Sans compter que les roumains vivants en Roumanie sont furax car leurs médecins émigrent en France pour gagner davantage et qu’ils se retrouvent à leur tour en situation de pénurie (merci à Fati vivant à Bucarest de nous avoir remonté l’info) ...

MàJ du 2/6/2016 Pour appuyer mon appréciation pessimiste de la question, j’ai ajouté un article du journal le Monde qui fait état de la pénurie croissante de médecin généraliste en France. L’idée est simple : Pas de médécin, pas de malade et donc pas de dépenses de sécurité sociale !


màj du 5/5/2016

http://www.francetvinfo.fr/societe/...[article_video]-[connexe]

Le rectorat de Paris fait marche arrière sur la sélection des étudiants en médecine

Il y aura trop d’élèves par rapport au nombre de places sur les bancs des facultés de médecine franciliennes à la rentrée universitaire 2016. Le rectorat avait d’abord envisagé de recourir à un tirage au sort avant de faire marche arrière face à la fronde déclenchée depuis l’annonce hier soir, mercredi 4 mai. 17% des bacheliers rêvent d’intégrer la première année des études de santé. Ils étaient 8 143 l’an dernier en Île-de-France, mais les institutions universitaires ont décidé de restreindre ce chiffre à 7 500 places en 2016.

Une sélection hypocrite

En France, la loi interdit la sélection à l’entrée dans les universités. Alors, en médecine, la sélection s’effectue à la fin de la première année lors de l’examen redoutable où seuls 15% des étudiants passent le cap. "On pourrait simplement sélectionner, le mot est tabou, sur leurs notes au baccalauréat. On perd une année. Je ne parle pas simplement du gâchis humain, mais du gâchis financier", déplore le professeur Francis Brunelle. Le rectorat de Paris a finalement décidé de faire marche arrière aujourd’hui, mais le casse-tête n’est toujours pas réglé.


article initial

http://www.lemonde.fr/campus/articl...

Les étudiants en médecine franciliens seront choisis par tirage au sort

Le Monde | 04.05.2016 à 19h32 • Mis à jour le 04.05.2016 à 19h50 | Par Laura Buratti Examen à la faculté de médecine de Marseille, en décembre 2012. Pour devenir étudiant en médecine en Ile-de-France, il ne suffira plus d’être un excellent élève, il faudra aussi avoir de la chance. Le Service interacadémique d’affectation des étudiants en première année d’études médicales et odontologiques (Sadep) a en effet annoncé au Monde que, pour la première fois, le rectorat de Paris a fixé une capacité d’accueil limitée en Ile-­de-France en première année commune aux études de santé (Paces), en accord avec le ministère de l’éducation nationale. Seuls 7 500 étudiants seront admis, alors qu’ils étaient plus de 8 143 en 2015.

Si l’on ignore encore combien de futurs bacheliers précisément postuleront cette année, les vœux déjà formulés sur le portail Admission post­bac (APB) indiquent qu’ils seront au moins aussi nombreux que l’année dernière. « Plus de 14 108 futurs bacheliers ont inscrit Paces dans au moins l’un de leurs vœux et plus de 8 000 en premier vœu », selon Jean­-Luc Dubois-­Randé, directeur de la faculté de médecine de Paris-­Est-­Créteil-­Val­-de-­Marne. Que ces chiffres se confirment, et ce sont donc plus de 600 étudiants franciliens ayant choisi la Paces comme premier vœu qui pourraient être redirigés vers leur second choix après tirage au sort, soit près de 8 % des candidats. Etant donné l’attractivité non démentie des études de santé ces dernières années, l’hypothèse est plus que probable. Pas de deuxième chance

« Il est difficile de dire à des bacheliers qui souhaitent s’engager dans des études très difficiles qu’ils ne pourront même pas tenter leur chance, déplore Rémi Patrice, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) chargé des études médicales. De plus, le tirage au sort élimine d’office des étudiants qui ont statistiquement le bon profil pour réussir, c’est catastrophique. » Sans compter qu’une fois éliminés au tirage, les étudiants n’auront pas de deuxième chance : l’année prochaine, le portail APB les considérera comme des étudiants en réorientation et non comme des nouveaux bacheliers, si bien qu’ils ne seront plus prioritaires.

A l’origine de cette décision : « Le refus d’une université parisienne de recevoir plus d’étudiants, ce qui a obligé les autres facultés d’Ile­-de-­France à définir une capacité d’accueil », selon Rémi Patrice. Ainsi, l’université de Paris-­Descartes se verra attribuer 1 682 étudiants, Pierre-­et­-Marie ­Curie en recevra 1 557, Paris-Diderot 1 572, Paris -Sud 637, Paris-­Est-Créteil 811, Paris-Nord 679 et l’université de Versailles-­Saint­-Quentin 562. En outre, afin de respecter le principe d’équité, les universités accueilleront chacune un nombre d’étudiants proportionnel à leur numerus clausus – le nombre d’étudiants sélectionnés sur concours à la fin de la première année. C’est pourquoi, mécaniquement, les universités auront désormais toutes le même taux de réussite (environ 15 %).

Lire aussi : Le numerus clausus augmente-t-il dans votre université en 2016 ?

Si le problème ne se pose pour l’instant qu’en l’Ile-de-France, il pourrait bien s’étendre. « On s’approche du point de rupture : il y a de plus en plus de candidats et les amphithéâtres ne sont pas extensibles à l’infini. Paris n’est que le symptôme d’un problème plus global », prédit Rémi Patrice. Faut-il alors sélectionner les étudiants dès l’entrée en Paces, comme le proposait l’Ordre des médecins dans un Livre blanc publié le 26 janvier, qui appelait à « réfléchir à un système de présélection avant l’année de Paces […], afin de limiter le taux d’échec » ? Jean-­Luc Dubois-Randé ne se dit « pas pour une sélection à l’entrée » et préférerait que les universités « multiplient les passerelles entrantes et sortantes », pour intégrer des profils différents et permettre aux étudiants qui échouent en Paces de pouvoir rebondir.

Lire aussi : L’ordre appelle à présélectionner les étudiants en médecine

L’Anemf refuse également toute sélection sur dossier, bien qu’elle affirme comprendre « que les capacités d’accueil des universités ne sont pas infinies », précise Rémi Patrice. Avant d’évoquer plusieurs pistes : « une meilleure information des lycéens en amont », la multiplication des passerelles dès le deuxième semestre de Paces et des cours numérisés pour permettre aux étudiants de travailler un maximum depuis chez eux. « On sait bien qu’un mois après la rentrée, entre les abandons et la répartition des étudiants en petits groupes de travaux dirigés, il y a suffisamment de place dans les universités pour accueillir tout le monde », rappelle­-t-­il.

Laura Buratti Journaliste au Monde


En 2025, la France aura perdu un médecin généraliste sur quatre en vingt ans

LE MONDE | 02.06.2016 à 06h39 • Mis à jour le 02.06.2016 à 11h11 |

Par François Béguin Journaliste au Monde

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sante/article...

Les différentes aides financières à l’installation n’y auront rien changé : la France manque toujours de médecins généralistes. Leur nombre a diminué de 8,4 % entre 2007 et 2016, selon les chiffres publiés jeudi 2 juin par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) dans son atlas de la démographie médicale.

Liée au non-remplacement d’une partie des départs à la retraite, cette chute « inexorable » et « préoccupante » devrait même se poursuivre jusqu’en 2025 et se traduire par « la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025 », estime l’ordre.

La pénurie affecte aussi bien des territoires ruraux que des zones urbaines. Entre 2007 et 2016, tous les départements français – sauf la Savoie (+1 %) et la Loire-Atlantique (0 %) – ont enregistré une baisse de leur « densité médicale », c’est-à-dire du nombre de médecins rapporté à la population. Paris et le département de la Nièvre ont chacun perdu un quart de leurs généralistes au cours de cette période.

image : http://s2.lemde.fr/image/2016/06/02... Carte de la variation de la densité de médecins généralistes par départements entre 2007 et 2016.

« Il n’y a pas un département, pas un canton qui ne rencontre pas de problèmes pour trouver un remplacement de médecin de campagne », a souligné, mardi 31 mai, François Baroin, le maire (Les Républicains) de Troyes et président de l’Association des maires de France (AMF). Il avait d’ailleurs choisi de faire de l’accès aux soins le thème « numéro un » du débat d’ouverture du 99e congrès de l’AMF.

« Petits cadeaux » insuffisants

Locaux flambant neufs, loyers offerts, primes à l’installation de plusieurs milliers d’euros… Pour assurer une offre de soins aux habitants de leur commune, certains élus locaux ne lésinent pas sur les moyens. Ces aides viennent s’ajouter à celles déjà proposées par l’Etat et par l’Assurance-maladie, qui a récemment annoncé réfléchir à l’instauration d’une prime forfaitaire de 50 000 euros pour les praticiens qui s’installeraient dans les zones sous-dotées.

Mais ces « petits cadeaux » proposés par les élus sont souvent insuffisants. A Saint-Bonnet-de-Valclérieux (Drôme), le maire Bernard Duc propose en vain depuis deux ans de louer « gracieusement » un local à qui viendra remplacer l’actuel généraliste, qui, à 70 ans, souhaite prendre sa retraite. « Notre médecin était super, on pouvait l’appeler le dimanche, au milieu de la nuit, on ne retrouvera plus ça, reconnaît l’élu. On est en rase campagne, pour faire de l’argent chez nous, il faut faire plus de 60 heures par semaine et ça, les jeunes praticiens ne le veulent pas. »

image : http://s2.lemde.fr/image/2016/06/02... légende : Philip Bardin, médecin à Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme) en novembre 2012.

Car si un numerus clausus longtemps insuffisant explique en partie le phénomène, le manque de candidats est aussi en partie dû aux aspirations des jeunes générations de médecins à exercer leur métier autrement. Notamment, en ne négligeant pas leur qualité de vie professionnelle et personnelle.

« Où va travailler mon conjoint ? Est-ce que j’aurai une école pour mes enfants ? S’ils permettent de libérer des tracas de l’installation, les avantages en nature ne font pas tout. Ce n’est pas parce qu’on donnera 40 000 euros à un médecin désireux de travailler en ville qu’il ira s’installer au fin fond d’un département rural », explique Emilie Frelat, la présidente du Syndicat national de jeunes médecins généralistes (SNJMG). Signe de cette désaffection pour l’exercice libéral, en neuf ans, le nombre de généralistes choisissant d’être salariés a augmenté de 5,3 %.

Loyer plafonné à Paris

A Paris, où les praticiens sont souvent rebutés par le prix de l’immobilier, un dispositif spécifique (Paris Med) vient d’être voté : 15 000 euros d’aide seront accordés à ceux choisissant de s’installer à plusieurs en secteur 1 (conventionné) dans des locaux proposés par la municipalité. Leur loyer sera plafonné. Mais « ce n’est pas à une collectivité locale de donner envie à un jeune médecine libéral de s’installer », souligne Bernard Jomier, adjoint à la santé à la mairie de Paris.

Pour remplacer leur médecin parti il y a six ans, les élus de Sigale (Alpes-Maritimes), une petite commune de l’arrière-pays niçois, ont successivement expérimenté plusieurs solutions. Un médecin roumain, « incompétent », est parti au bout d’un an. Une jeune diplômée s’est ensuite épuisée à faire chaque jour les trajets depuis Nice, où elle préférait vivre, avant de jeter l’éponge.

« Pour faire des vacations, des médecins retraités nous ont demandé jusqu’à 800 euros par jour, en plus de ce que leur auraient versé les patients », s’indigne Nathalie Héron, la première adjointe, qui a décliné la proposition. Aujourd’hui, la commune construit une nouvelle maison de santé et espère toujours convaincre un médecin de venir y travailler.

Les maisons de santé, pas un miracle

A Villers-Pol (Nord), petite commune de 1260 habitants, le maire Jean-Marie Simon n’a lui non plus toujours pas trouvé de médecin pour occuper la maison médicale qu’il vient de rénover pour 250 000 euros. « J’ai eu des vendeurs de médecins qui me garantissaient un médecin sous quinze jours pour plusieurs milliers d’euros, et me le remplaçaient s’il ne convenait pas, j’ai refusé », raconte-t-il.

Du côté de l’ordre des médecins, on rappelle que les maisons médicales ne constituent pas la solution miracle. « Une page a été tournée, il n’y aura plus un médecin par commune », prévient Patrick Romestaing, l’un des vice-présidents du CNOM. Soulignant les « limites » et les « effets d’aubaine » que peuvent susciter les aides financières, il appelle à mettre fin aux « mesurettes » au profit d’une « vaste réforme » du système.

Et notamment à une meilleure découverte du métier de généraliste par les étudiants en médecine. « On demande aujourd’hui aux étudiants de choisir un métier qu’ils ne connaissent pas », explique Emile Frelat, du SNJMG, qui demande que tous les étudiants de deuxième cycle effectuent un stage de six mois en dehors de l’hôpital.